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Rouweyda, 7 ans, touchée par un sniper dans la tête

1 - Rouweyda et la communication des ONGs

Une petite fille qui s’appelle Rouweyda, elle allait chercher de l’eau pour sa famille et elle s’est retrouvée dans le champ d’un sniper qui l’a visé et lui a tiré une balle dans la tête. L’histoire de la petite Rouweyda elle est révélatrice de ce qui se passe malheureusement dans le monde humanitaire. A savoir qu’à notre époque, tout tourne beaucoup autour de la communication.

Et à Caravanes Solidaires on a jamais investi, peut être à tort, dans la communication jusqu’à présent, même si maintenant, au bout de dix années d’existence, on essaie d’inverser un peu la tendance. Mais on a toujours préféré nous investir le terrain avec des moyens financiers et matériels plutôt que d’investir au niveau de la communication. Et donc l’exemple de la petite Rouweyda est vraiment révélateur de ce monde là, en fait de ce qui se fait.

Sniper

2 - Dire vs Agir

Pourquoi ? Parce que ce jour, ce fameux jour où la pauvre s’est pris cette balle dans la tête, où son image a fait le tour du monde entier puisqu’on voyait son petit frère qui l’a traîné par par les jambes sur la route avec des traînées de sang qui sortaient de sa tête. Et le monde entier a communiqué autour de cette petite Rouweyda en disant “Regardez la petite, elle est morte et elle s’est prise une balle de sniper dans la tête. C’est inadmissible.”

Et pendant que ces ONG très professionnelles de la communication, sur le dos de son image, ont collecté des sommes astronomiques, et bien cette petite, elle était entre les mains de nos docteurs bénévoles au Yémen et on a bataillé pendant une journée à essayer de trouver un chirurgien et un hôpital qui acceptent de réaliser l’opération d’extraction de la balle qui était donc à côté de son cerveau.

 

Et là où tout le monde communiquait à outrance, j’ai envie de vous dire, autour de son cas pour collecter des fonds alors qu’ils n’intervenaient pour la plupart d’entre eux, même pas au Yémen. Voilà, nous on a bataillé pour trouver un chirurgien qu’on a trouvé, un hôpital, un directeur d’hôpital qui a accepté qu’on fasse l’opération chez eux et le lendemain on a pu réaliser cette opération.

3 - Les choses qu'on ne devrait pas oublier

Et Dieu merci, de nos jours, la petite Rouweyda, elle est toujours en vie, elle va bien, elle est très choquée, forcément, psychologiquement, certainement que le monde la croit toujours morte. Et le monde, malheureusement, l’a oubliée de toute façon, puisque ces images ne servent généralement qu’à faire un buzz. Un buzz encore une fois, pour collecter des fonds. Mais au delà de ça, personne ne s’inquiète de savoir ce qu’est devenue la petite ou même sa famille.

Et donc, après l’avoir fait opérer, et bien on a mené une autre mission où elle était en rémission justement et on est parti la visiter à l’hôpital. Donc elle allait mieux. On a pu rencontrer son papa et son petit frère, son petit frère, ce héros. J’ai envie de vous dire, parce qu’il faut imaginer un petit bonhomme de neuf ans qui tire sa grande sœur par les pieds au milieu de la route en bravant les dangers parce que le sniper était toujours actif.

Là où aucun adulte n’est parti la chercher, c’est son petit frère qui est parti la chercher, qui l’a ramené, mis en position dans un endroit plus sécurisé. Donc lorsqu’on les a revus, on vous laisse imaginer la journée qu’on… parce que Rouweyda était hospitalisée. On l’a couverte de cadeaux avec les dons de nos bienfaiteurs bien évidemment. Et lui, on lui a fait passer une journée de petit héros et en le couvrant de cadeaux également.

4 - Le héros

Parce que… parce que s’il y a bien un héros, voilà, c’est lui, c’est lui.

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